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12 décembre 2011 1 12 /12 /décembre /2011 14:03

Les pentes sont ardues, les routes sinueuses, les sapins qui épousent la vallée oscillent au vent chaud qui souffle aujourd'hui. Après 2h30 de trajet autour de la vallée, les touristes motivés découvrent dix maisons, un temple, un four à pain, cinq habitants … et soixante chèvres. Bienvenue à Aucelon, petite commune nichée en plein cœur de la très touristique vallée de Roanne, dans la Drôme. Un village comme il en existe peu aujourd'hui, entouré par une nature encore verdoyante et préservée. Un vestige des temps passés auquel n'accède pas n'importe qui. Si le numérique et le wifi ont réussi à traverser les branches épaisses des sapins, le temps semble suspendu. Loin du rythme effréné de la ville, on vit en fonction des saisons. L'hiver est rude et enneigé, l'été est court et chaud. On s'adapte. C'est en tout cas ce qu'a décidé Joël, chevrier installé à Aucelon depuis le début des années 2000. Adieu société de consommation, exit les contraintes de citadins... Joël vit, chaque jour, au rythme de ses chèvres et de la nature. La preuve …


© Xavier REMONGIN
6h30 – Le soleil se lève à peine sur la vallée. Joël, un bol de thé à la main, des faisselles fraîches dans l'autre s'apprête à traire ses « biquettes ». « En ce moment, il fait très chaud, la journée commence plus tôt : il faut les sortir au plus vite de la chèvrerie. » À petit pas, on s'aventure dans cette étable embrumée. L'odeur animale, chauffée par le soleil, y est puissante. L'étable est rustique, c'est peu dire … Aline, la jeune compagne de Joël, a déjà préparé la salle de traite 100 % « Home-made » : un podium, une porte renversée, et beaucoup d'huile de coude : « J'ai arrêté de traire mes chèvres au robot depuis deux ans déjà. Tous les matins, je les trais à la main. » Au-delà d'un simple geste, c'est d'abord un choix de vie. Pas seulement parce que traire une soixantaine de chèvres à la main, matin et soir, prend du temps … beaucoup de temps.


8h30 – La vie rêvée des chèvres. Une fois la traite effectuée, Aline et Joël, béret sur la tête, bâton au bras, montent leur troupeau sur les flancs de la montagne. Les biquettes sont parties pour la journée. « Pour élever mes chèvres, j'essaye d'être simple. Si en soi l'élevage n'est pas naturel, je fais tout pour respecter le cycle de la nature. » Joël est revenu à ce qu'il appelle les lois originelles. « À Aucelon, la nature a repris ses droits et a envahi le territoire des hommes ». Joël est entré dans les sentiers battus de la bio depuis peu, mais il est convaincu de sa nécessité depuis toujours. « C'est une façon de vivre. Le territoire et la production sont concomitants. Les chèvres sont capables de tirer partie d'un territoire qu'on qualifie traditionnellement de pauvre. En réalité, ici, on est sur une terre très riche. » Intarissable sur la nécessité de prendre soin d'un paysage, grâce auquel les agriculteurs vivent ; inépuisable sur le respect du cycle de la vie et de la saisonnalité... Joël n'est pas un modéré : il a petit à petit abandonné les repères modernes pour modeler une vie à sa façon. 


10h00 – Au combat ! Joël au volant de sa camionnette customisée, embarque la boulangère pour une réunion improvisée avec la DDT (direction départementale des territoires) et une entreprise de travaux publics : « Ils vont bloquer la route principale qui relie Saillans à Aucelon pendant quelques semaines. Les touristes seront obligés de passer par Pennes-le-Sec pour arriver chez nous. C'est un grand détour. Il faut s'assurer que cela ne dure pas trop longtemps. » Sans avoir vraiment d'ambition politique, Joël s'est petit à petit engagé dans la vie de son village « par nécessité ». Un mandat local qui lui permet de mieux comprendre le fonctionnement de la vie rurale, et de se battre pour la survie d'un village qui compte 4 habitants l'hiver.


12h00 – Pastis et Pastoralisme. Ici tout le monde connaît Joël , il n'est pas rare qu'un voisin passe par là pour discuter autour d'un verre et d'un morceau de chèvre. Figure vintage, Jean-Yves fait son apparition : barbe de toujours, cheveux longs tressés, pantalon usé, béret … pas de doute Jean-Yves est un berger, un vrai. Éreinté, il vient de finir la transhumance. Dialogue de sourd autour de l'approvisionnement en bois pour l'hiver. Voyage quelques siècles en arrière garanti. « Vivre en milieu rural, c'est aussi ça : le partage et la convivialité autour de valeurs simples... il faut se serrer les coudes, surtout en hiver. »


17h00 – Vivre le tourisme Joël n'est pas un professionnel du tourisme. Mais « pour que la campagne vive, il faut accepter qu'une autre partie de population nous envahisse. » Ici les préjugés sur badauds et touristes ont la vie dure... C'est pourtant bien à eux que Joël vend ses fromages de chèvre. Puisqu'il refuse de les vendre sur les circuits de distribution classiques, il faut bien trouver une alternative. Ses principaux clients ? Des réseaux de consommateurs et surtout les Amap (Association pour le maintien de l'agriculture paysanne). Et puis chaque mardi de l'été, il accueille des touristes gourmands dans sa bergerie. Petit tour du troupeau, Joël répond aux questions des touristes, qui repartent avec un ou deux fromages. « C'est pas assez ! » s'exclame-t-il ! Joël a beau râler, il a pourtant bien compris que dans une région aussi reculée que la sienne, il devait tout faire pour attirer les potentiels consommateurs de produits du terroir !

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22 août 2011 1 22 /08 /août /2011 00:00

Cigales et oiseaux chantant, vent sifflotant, feuillage bruissant, herbes odorantes, soleil chauffant… Écoutez, respirez, la nature s'éveille : vous êtes au château du Gros Chesnay. À quelques kilomètres du Mans et de ses 24 h, à Fillé-sur-Sarthe, niché dans un coin de paradis entre la ville et la campagne, s'épanouit un potager remarquable.

 

Crédit Cheick Saidou / Min.agri.fr

 

Rien ne porte à croire qu'il s'agit là d'un jardin bien connu, où poussent paisiblement sur une terre sableuse, près de 450 variétés de précieux fruits et légumes. En arrivant, ne vous méprenez pas sur cet a priori désordre, le jardin est en réalité bien pensé. Quatre hectares de nectars secrètement gardés par le maître des lieux. Sylvain Picard, premier jardinier, règne sur ce jardin aux allures adolescentes, aux côtés des coccinelles, abeilles, taupes, oiseaux et autres insectes ou animaux qui font de ce potager le royaume de la biodiversité.

« J'ai démarré sur un terrain de 100 m² totalement vide. Le sol avait déjà été travaillé avec du blé et du maïs. Il fallait tout repenser. » Un travail de titan, qui n'a pas effrayé cet autodidacte au parcours original. D'abord animateur nature au sein d'un jardin pédagogique de 2 000 m², il a accepté le challenge, et pas seulement pour le prestige de la maison pour laquelle il travaille : « L'enjeu était de cultiver des légumes, et un peu de fruits, de façon naturelle, et selon le principe de la saisonnalité. Il fallait faire de ce terrain un espace où la couleur et le goût priment ».En somme, des fruits et des légumes à l'image de celui qui les cuisine.

Ici le temps semble comme suspendu : pas de traces de tracteur mais celles d'une vieille charrue tirée par un cheval ; Mathieu, Michaël et Marie, le dos courbé, coupent, ramassent, cueillent à la main, la récolte du jour, pendant qu'Arnaud et Charlie nettoient, dans un établi, les radis, un à un. « Nous avons su reconstituer un potager où hommes, animaux, insectes, fruits et légumes vivent en harmonie, sans que l'un gène l'évolution de l'autre », nous explique Sylvain. « Le principe est le même qu'en agroforesterie : on mélange différentes espèces pour qu'elles se protègent les unes des autres. Non seulement on lutte naturellement contre les parasites mais on favorise en plus leur développement mutuel. » Si le potager de Sylvain n'est pas certifié bio, il n'en est pas moins naturel. « Chaque parcelle est entourée de haies bocagères et d'arbres fruitiers. » Un système qui offre aux petits animaux de la nourriture, des abris, mais aussi une barrière naturelle contre les intempéries et le vent : « Sans cette diversité biologique, sans cet équilibre entre la faune et la flore, nous n'aurions pas de tels légumes ! J'ai voulu recréer une diversité végétale la plus large possible, en limitant au maximum l'action de la main de l'homme », précise Sylvain. En arpentant l'allée « impressionnante » d'herbes aromatiques, le jardinier s'arrête net, il semble hypnotisé : « Penchez-vous, et regardez la nature faire son travail. » Trois coccinelles s'activent autour des pucerons. Sylvain n'est pas seulement amoureux de ces « bêtes à bon dieu », il tient aussi à nous montrer l'un des nombreux nichoirs qu'il a installé tout autour du jardin. « J'offre le gîte et le couvert aux animaux pour les inciter à rester ! » répète-t-il avec fierté. Rien ne manque ici : les ruchers ont trouvé leur place sous les arbres fruitiers - les abeilles assurent la pollinisation de toutes les parcelles et la production de miel du restaurant – le compost sous le noyer, les oiseaux dans leur nid, les coccinelles sur la menthe …

Le plus dur pour Sylvain Picard reste d'approvisionner les casseroles du chef tout au long de l'année. « Il faut espacer la production dans le temps. Le restaurant nous commande des légumes le matin au gramme près. Nous les cueillons à la main, avant leur expédition. » Outre cette exigence, Sylvain Picard cultive ses trésors selon trois critères, non négociables : le calibre, la saisonnalité, et la couleur. Vert, pourpre, violet, blanc, jaune... des couleurs qui prédominent au jardin comme dans l'assiette : « La cuisine ne se résume pas seulement au goût, le visuel est très important aussi », nous confie celui qui a voulu faire de son jardinier un véritable artiste. Celui-là même qui rend un vibrant hommage aux légumes avec une cuisine minimaliste, épurée, douée d'une saveur inexpliquée, voire magique. Celui-là qui a acquis, une décennie plus tôt, sa renommée grâce à une parfaite maîtrise de la rôtisserie et qui pourtant a tourné le dos à la viande rouge pour se consacrer à la couleur des légumes. Celui-là qui s'est dit trompé par le marché en redécouvrant la nature, les saisons et l'authenticité du produit. Celui-là qui possède désormais trois potagers, livrant chaque année quarante tonnes de légumes au restaurant. Celui-là même qui a dû tout prouver une deuxième fois... En dix ans, Alain Passard n'a pas perdu une étoile.

 

Les trois expressions fétiches d'un chef

Si vous rencontrez Alain Passard, à tous les coups, il vous glissera

« Je veux faire du légume un grand cru et du jardinier le métier de demain. »

« Quand je regarde au fond de ma casserole, je vois mon jardin. »

« Je pense tomate trois mois par an : quand l'assiette respecte les saisons, il n'y a pas d'erreurs possible ! »



Les légumes et la nouvelle cuisine

De Georges Blanc à Michel Troisgros en passant par Jacques Décoret... de nombreux chefs font partie de la génération Passard. Celui qui disait : "Le potager est devenu pour moi un lieu à la fois d'écoute, de silence,  et de créativité, un endroit où je me laisse influencer par toutes les couleurs", a transmis sa passion du légume. Alors qu'au Moyen-Âge, il n'était qu'une "nourriture grossière tout juste bonne à nourrir les rustres et les animaux", il est devenu la vedette de menus végétaliens. Le 100 % légume a la côte et fait recettes. Quel est la raison de ce retour à la cuisine légumière ? Et si comme le disait le critique gastronomique Jean-Claude Ribaut, il existait bel et bien un - «effet Passard »- ?

A lire, Dialogue avec les jardiniers du goût, de Jean-Luc Rocher aux éditions Thoba's

 

Quand la BD s'en mêle...

Quel point commun entre Alain Passard et Christophe Blain, figure majeure de la bande dessinée contemporaine ? Pendant deux ans, Christophe Blain a suivi le chef, pour tenter de percer le mystère qui l'entoure depuis qu'il voue une passion sans bornes à ses petits pois, carottes et navets. Une énigme à moitié résolue tant le flou qu'il impose autour de ses créations est grand. Avec amusement, l'auteur se dépeint en ingénu, admiratif des gestes d'un génie cuisinant en gants blancs. Sans jamais se dévoiler, Alain Passard s'efface derrière ses légumes, son potager, ses assiettes devenues des peintures miniatures où la nature règne en maître.

A lire, En cuisine avec Alain Passard, de Christophe Blain, aux éditions Gallimard, 2011

 

 

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13 juillet 2011 3 13 /07 /juillet /2011 11:34

« Homme libre, toujours tu chériras la mer », cette prose baudelairienne est sans aucun doute encore plus actuelle à l'heure où la France est entrée dans l'année des Outre-mer et où elle affirme son attachement aux valeurs et aux atouts qui découlent de sa position.

 

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L'Océan Atlantique, la mer Méditerranée, la Manche et la mer du Nord : qui peut se targuer d'avoir quatre façades maritimes aussi diverses ? Avec plus de 5 500 km de côte, la France est le deuxième domaine maritime mondial, après les États-Unis. Un espace qui attire toujours plus de monde : plus de 6 millions de personnes résident dans les communes littorales, connues pour leur qualité de vie, mais aussi pour leurs activités économiques, souvent liées au port et à la pêche. Car l'espace maritime français, c'est avant tout une manne économique, créatrice d'emploi. Boulogne sur mer (Pas-de-Calais), Le Guilvinec (Finistère), Lorient (Morbihan) ou encore Sète (Hérault), nombreux sont les ports français devenus des halles à marée réputées. Mais le littoral français, ce n’est pas que ça. C’est aussi un attrait touristique fort. Nos côtes sont devenues en quelques décennies un rendez-vous incontournable pour les citadins en mal d’espace et d’affranchissement. La mer rimerait donc avec liberté ? Sans doute est-elle synonyme de détente, loisir et bien-être. Utilisée pour ses bienfaits en Thalasso, choyée pour ses trésors marins, appréciée pour ses voiles ou tout simplement admirée pour sa beauté… La mer a décidément de nombreux atouts que chacun d’entre nous reconnait aisément.

 

Didier Gireau, directeur de l’hôtel Thalasso Atalante à l’Île de ré (Charente-Maritime 17)

« La mer et le milieu marin sont le cœur de mon activité. La situation sur une île permet de profiter de tous les avantages qu’offre la mer. D’abord pour ses bienfaits reconnus sur l’organisme. Son utilisation, via la Thalasso, participe au bien-être, au plaisir et au confort. Sels minéraux, oligo-éléments… les vertus de l’eau de la mer seraient proches de celles du plasma sanguin ! Les atouts de l’univers marin servent aussi à notre restaurant, dont la carte est majoritairement faite de poissons. Je valorise ainsi les productions locales comme ce producteur d’oursins unique sur l’île qui vient régulièrement à la rencontre de nos clients. On tient à préserver le bon goût iodé des aliments, par une cuisson vapeur ou encore sans noyer le poisson dans la sauce. En somme, les citadins viennent pour redécouvrir les plaisirs simples, se ressourcer en ions négatifs, prendre une bouffée d’embruns. Je pense pouvoir dire que les mers de la Thalasso sont celles de l’Atlantique. Le climat iodé, les paysages qui changent au gré des marées, les saisons très différentes les unes des autres… Ici, on vient recharger les batteries ! »

 

Tanguy Caradec, gérant d’une société de communication à Paris, passe ses vacances à La Trinité sur mer (Morbihan 56)

  « Avec un père navigateur (ndlr, le navigateur Loïc Caradec, disparu en mer lors de la Route de Rhum en 1986), une enfance partagée entre la Trinité sur mer et Paris, une famille passionnée de voile, je ne pouvais que tomber amoureux de la Bretagne, de ses marées et de ses bateaux ! Outre mon nom, qui est assez évocateur, comme tout bon parisien, je me sens Breton ! L’image de détente et d’évasion qui est attachée à ce port de plaisance réputé, m’est très chère. Je laisse les contraintes à Paris et je pars respirer le bon air. Nous avons un vieux bateau en bois, acheté avant la guerre par mon arrière grand-père, que nous retapons tous les ans, depuis des années. Le principe : qui travaille dessus part naviguer. Cette mer-là est un fort vecteur de retrouvailles entre cousins, un moment de répit et loisir, partagé en famille. Depuis une dizaine d’années, je fais aussi de la compétition :une occasion de retourner en Bretagne plus souvent grâce aux entraînements d’hiver organisés un week-end sur deux à la Trinité sur mer : à cette saison, il n’existe pas de meilleurs endroits pour naviguer. Ce qui me donne aussi l’opportunité de naviguer sur d’autres mers, de découvrir d’autres horizons. Mais je reviens toujours à mes sources, rien de mieux que de redécouvrir pour la énième fois Belle-Île, Houât, le Golfe du Morbihan, les pieds en éventail… ! »

 

Younick Vallegant, ostréiculteur, La Trinité sur mer (Morbihan 56)

« Je suis tombé amoureux de la mer dès le plus jeune âge. Petit, j'habitais près de Carantec, dans le Finistère. Tous les matins, je regardais amoureusement les bateaux devant chez moi. Sans m'en rendre compte, je suis tombé « dedans ». Depuis, j'ai une relation fusionnelle avec la mer, c'est comme une amante autorisée. Pour moi, ce n'est pas que le produit, c'est une façon de vivre, un esprit de liberté. La mer offre la possibilité de faire tout ce dont on a réellement envie. Même si c'est plus visible chez la jeune génération, les travailleurs de la mer ont majoritairement un respect profond pour cette « mer » nourricière. Sans être de fervents écolo, on comprend ce qu'elle nous apporte au quotidien, on la respecte. Et même si parfois j'en ai peur. A chaque tempête, elle risque d'abimer la production ou de détruire du matériel. Sa couleur peut être aussi une source d'inquiètude : le rouge, le vert annoncent un trop plein de planctons, mauvais signe pour la survie des productions. Mais la plupart du temps, la mer est apaisante. Le meilleur moment ? Tôt le matin,quand le vent ne s'est pas encore levé, que tout est calme : c'est un véritable instant de bonheur, un quart d'heure de plaisir qui vaut tout l'or du monde. »

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26 février 2011 6 26 /02 /février /2011 11:38

225portrait6 c Marie Taillefer-b389fGrande distribution, formation, écriture, conseil, télévision … Gontran Cherrier, boulanger de formation, a tout fait … ou presque. A 31 ans, , ce jeune prodige du pain vient d’ouvrir sa première boulangerie en plein cœur de Paris, dans le 18ème arrondissement. Une boutique à son image : décalée et transfrontalière.

Avec des grands-parents et des parents boulangers, votre destin était tout tracé…
Gontran Cherrier : J’ai plutôt fait les choses à l’envers. Au départ, je n’avais pas envie d’ouvrir une boutique, n’ayant pas d’attirance pour le commerce. Je voulais connaître différents horizons. Je suis passée par la grande distribution, l’écriture (ndlr, Gontran Cherrier est déjà l’auteur de 8 opus sur la cuisine !), je suis parti à l’étranger. Puis j’ai créé une boite de conseil1, j’ai aussi fait de la télévision (ndlr, il anime une chronique sur CuisineTV). Après ça, il me manquait encore le contact avec le client. J’ai donc ouvert ma boulangerie, qui m’offre une liberté d’expression que je ne retrouve nulle part ailleurs.

Vos inspirations ?
Gontran Cherrier : Mes voyages forcément ! Ils m’ont ouvert l’esprit, apporté une culture du produit, différente de la nôtre, une éducation culinaire qui n’est pas la même. Je mélange les souvenirs de mes voyages à mes pains : le pois chiche du Portugal, le miso du Japon … Je recrée aussi des pains typiques comme le matlouh algérien à base de farine et de semoule de blé dur ou la paratha indien (ndlr, le paratha indien est un pain non levé très tendre).

Votre devise en cuisine ?
Gontran Cherrier : La cuisine est avant tout pratique, savoureuse et rapide. Elle utilise des produits facile d’accès, qui ne sont pas pour autant dénués de caractère.

Le produit que vous aimez le plus ?
Gontran Cherrier :Le citron confit salé. Il est un contraste de saveurs qui me représente, j’aime travailler la puissance acide du citron et son côté salé.

Le produit que vous aimez le moins ?
Gontran Cherrier :Aucun ! Je suis très curieux en cuisine …

Ce qui vous différencie ?
Gontran Cherrier : J’essaie de rapprocher, au plus près, la cuisine de la boulangerie. Mes pains pourraient être le reflet de ce que sont les plats pour un restaurant ou pour une cuisine : ils me correspondent, renvoient à des saveurs personnelles et particulières.

La place du pain dans la cuisine ?
Gontran Cherrier : Le pain fait tout simplement partie de l’équilibre alimentaire, je valorise, en ce sens, la baguette aux céréales par exemple. Mais au-delà de cette notion d’équilibre, il faut toujours garder en tête celle de plaisir. J’essaie de rendre le pain gourmand. Le plus important reste de choisir le pain en fonction d’un plat, d’un moment, d’une recette. A chaque pain son étiquette, qui guide le client : le pain au curry et aux céréales pour accompagner le foie gras, celui à la farine de pois chiche et citron pour magnifier un poisson ou des huîtres, un pain tradition pour les viandes ou encore un pain à la farine de châtaigne pour accompagner le fromage.



Les produits à ne pas rater

Buns à l’encre de seiche (environ 4,90€)
Un sandwich surprenant, par sa couleur, noire, mais surtout par son mélange de saveurs épicées. A l’intérieur ? Un pesto roquette, amande, basilic, du speck grillé, de l’espadon fumé et du mesclun. Une recette qui transforme notre vision du traditionnel sandwich souvent peu goûteux !

Pain de seigle au miso (7,20 € le kilo, à la coupe)
Aliment traditionnel japonais, le miso se marie particulièrement bien avec le seigle. Gontran Cherrier l’a réalisé à l’origine pour trois chefs japonais, avec pour seule consigne d’intégrer le miso dans la cuisine française. Le résultat ? Un alliage fort aux saveurs iodées, qui unit deux produits puissants et revisite le pain de seigle traditionnel.

Tartine de pain et pâte à tartiner chocolat caramel ou caramel vanille (1€)
Une petite idée toute bête mais à laquelle personne n’avait encore pensé : tous les jours à 16 h, le boulanger prépare une tartine de baguette avec pâte à tartiner maison, à tout petit prix. Exclusivement réservé aux enfants !

Gontran Cherrier, artisan boulanger
22, rue Caulaincourt, Paris, 18è
Plus d’infos sur www.gontrancherrierboulanger.com
Plus d'infos sur www.alimentation.gouv.fr

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26 février 2011 6 26 /02 /février /2011 11:22

Allaitement_concours_images7.jpgIl en a fallu du temps et de l’argent pour que les Français adoptent systématiquement le dicton : « les produits laitiers, nos amis pour la vie ». Notamment à force de campagnes publicitaires, de films ressassant toujours la même rengaine : il est nécessaire de manger trois produits laitiers par jour.

Pour cela, rien de plus simple : la diversité des produits existe. Le lait, matière première, ou plus exactement « l’offrande des vaches » dixit les autorités de Santé Publique, se décline en toute sorte de produits frais(crème, beurre, yaourt, etc.)

Pourtant nombreux sont ceux qui pensent trouver dans ces produits une certaine routine.

Aussi certains ont imaginé la parade et vont chercher le lait au plus près : chez leur femme. Économique, facile d’accès, il permet au conjoint de se nourrir de sa dose quotidienne recommandée.

A l’origine du projet, un couple de Canadiens qui a décidé de pratiquer le « nursing », un moment de communication et de tendresse qui leur permettrait de se rapprocher l’un de l’autre. « Mentionnons tout de suite qu’il n’est pas question du fétichisme lié à ceux qui désirent se faire traiter en bébé, portant couche et jouant du hochet à l’âge adulte, rien à voir ici. On parle plutôt de tout simplement boire au sein de sa conjointe ».

A raison d’une tétée toutes les 4 heures, le conjoint est largement rassasié en produits laitiers. 

Face à une situation aussi peu anodine, je me suis posée quelques questions.

En regardant –mal à l’aise - une femme dévoiler son anatomie dans un restaurant pour nourrir sa progéniture, je me suis demandée comment ferait un homme d’une corpulence moyenne pour attraper convenablement le sein de son épouse ? Et si les tétées doivent être effectuées à horaire régulier, l’homme réclame-t-il son dû, en plein dîner ? Ou a-t-il au préalable pensé à tirer son lait pour déclarer entre deux mets « c’est le lait de ma femme, qui veut goûter ? » 

Rassurons-nous ! Nos deux jeunes aventuriers nous expliquent tout sur leur expérience via leur blog (allaitermonconjoint.com) : de la position à adopter – comment pratiquer la tétée tout en regardant la télé ? – à la technique de réinduction ! 

Bref, bientôt, femmes lésées que nous sommes, irons directement prendre le lait sur le pis de la vache : la tétée, c’est tendance.

Preuve de cette tendance : à Londres, depuis quelques jours, vous trouverez des glaces au lait maternel aromatisé. Une annonce sur un forum dédié aux jeunes mamans pour recruter des « mères en forme et en bonne santé qui accepteraient de contribuer à ce concept nouveau et radical dans le domaine de la glace ». Et voilà une quinzaine de prétendantes prêtes à vendre leur lait (17€ pour 30 cl), pasteurisé puis aromatisé à la vanille, relevé d'un zeste de citron. Si c'est bon pour vos enfants, c'est bon pour vous !

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26 janvier 2011 3 26 /01 /janvier /2011 09:43

Les citadins seraient-ils nostalgique du temps où les jardins ouvriers étaient partout en ville ? Sur les balcons, les terrasses … les courgettes, salades, tomates poussent à vive allure. Si les circuits courts sont déjà en vogue, c’est désormais la fièvre du fait maison qui touche les urbains.

   

Que fit Michelle Obama à peine installée à la Maison Blanche ? Elle prit sa pelle et son râteau pour biner le premier jardin potager de l’histoire de la bâtisse présidentielle. Plus qu’un effet de communication ou de mode, l’homme tend de plus en plus à revenir aux fondamentaux terriens, à la saisonnalité, à la qualité et à la traçabilité. Réapprendre à faire soi même, voilà l’adage des nouveaux citadins. L’émergence des circuits courts avait déjà prouvé l’envie de renouer l’agriculture avec l’alimentation. L’engouement pour « l’urban farming », expression née d’une étude faite par le programme des Nations Unies pour le développement, finit de nous convaincre. Echapper à une alimentation standardisée, être guidé par une envie d’originalité – il est vrai qu’aller chercher une salade sur son balcon lors d’un dîner entre amis a une certaine allure – et d'indépendance - voire de fierté !


Prendre le temps de regarder ce que l’on met dans nos assiettes, voilà l’expression fédératrice de cette envie potagère. Alors le retour à la terre : un fantasme de citadin ? Louange des valeurs de la terre, course après le bonheur simple ? Il est certain que désormais c’est le mieux vivre qui prime. Un micro potager sur votre balconnet ne nourrira pas votre famille ... j'en conviens. Peut être alors une occasion de rappeler à la jeune génération 2.0 - manettes de jeu vidéo greffées au poignet, au cerveau branché "haut débit" en permanence - qu'un poireau ne pousse pas en barquette et que la carotte n'est pas propre et lisse à sa sortie de terre...

 

Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, le potager n’est pas le simple fait de seniors retraités.  En 2009, sur 29 % de la population qui possédait un potager, 27 % avait moins de 50 ans. Nostalgie du temps où chacun connaissait un paysan, esthétisation des balcons, magie de la cueillette … Les raisons qui poussent les consommateur à s’investir dans un potager sont diverses. Certains vont même jusqu’à louer une parcelle de terre près de chez eux pour assouvir leur désir. Des sociétés immobilières se sont ainsi spécialisées dans la vente et la location de terre à potager dans les grandes villes. A Nantes, Lyon, Bordeaux, et bientôt Paris … chou-fleur, betteraves, radis envahissent nos zones urbaines, à l’image des jardins ouvriers qui ont fleuri partout sur le territoire au XIXème siècle. Et les listes d’attente sont nombreuses. Comme aux jardins familiaux, associations qui louent à ses adhérents, moyennant une cotisation annuelle, des jardins pour que les nouveaux « jardiniers » cultivent fruits et légumes à destination du cadre familial exclusivement. Preuve de cet engouement, il n’est pas rare d’attendre plus de deux ans pour obtenir son lopin de terre !

 

Un chef amoureux des légumes. On se doute que la folie Passard n’y est pas pour rien. Celui qui avait dit un jour « Je suis persuadé que dans quelques années on parlera des légumes comme de certains grands crus », n’avait sûrement pas tort. Dans les années 2000, Alain Passard, chef du restaurant l’Arpège à Paris, décide de consacrer sa cuisine étoilée aux légumes. Gonflé ! Il monte son premier potager à Fillé sur Sarthe, et suivent deux autres dans l’Eure à Buis sur Damville et en Bretagne en Baie du Mont-Saint-Michel. Trois régions choisies en fonction de leur sol et de leur qualité, où de très nombreuses variétés et espèces peuvent s’épanouir. Depuis, il ne cesse de répéter : « Quand je regarde au fond de ma casserole, je vois mon jardin ! » Un engouement qu’il transmet à tous. « La folie potagère » n’a donc pas fini de faire parler d’elle.

 


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1 janvier 2011 6 01 /01 /janvier /2011 18:42

Entomophage, quel est ce mot que l'on entend de plus en plus souvent ? En zoologie, il désigne celui qui se nourrit d'insectes. En somme, un adepte du sauté de coléoptères, un fan de terrine de grillons, ou un amoureux des raviolis de criquet ! Si en Europe, la pratique est peu répandue et a même une mauvaise réputation, elle est courante aux Philippines, en Chine, au Japon, en Afrique …

 

Oeil-INSECTE-1

Pourtant les vertus nutritionnelles apportées par un criquets ou des teignes ne sont plus à prouver : riches en protéines, en vitamines A et B ou encore en minéraux, leurs bienfaits sont nombreux. Alors que les États-Unis et le Canada commencent tout juste à s'y mettre, la France accuse un retard. Alexis Chambon, qui tient une pizzeria à Lorient (Morbihan) est le seul restaurateur à proposer des insectes à la cartes : « Nous avons nos propres élevages et proposons toutes sortes de produits, bonbons, sucettes ou pizzas. C'est une véritable gastronomie. »Quelques particuliers s'y mettent puisqu'il est possible d'élever chez soi ses propres grillons ou phasmes, en allant simplement faire un tour dans une animalerie.

Mais la tendance est isolée et reste perçue comme une coutume barbare et une pratique saugrenue, alors même que la FAO, qui tente depuis le début des années 2000 de démocratiser la cuisine d'insectes, a recensé plus de 1000 espèces comestibles. Selon la FAO, la pratique s'affaiblirait à cause de l'influence des cultures occidentales qui considère que l'entomophagie est un tabou. Solution pour nourrir la planète et pour la protéger, il serait grand temps de promouvoir cette nouvelle forme de gastronomie... et cela commence dans sa cuisine ! Alors seriez-vous prêt à abandonner votre côte de boeuf qui rejette une quantité insoupçonnée de gaz à effet de serre au profit d'une quiche aux ténébrions ?

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13 décembre 2010 1 13 /12 /décembre /2010 00:00

Notre environnement économique et social change rapidement et modifie nos pratiques alimentaires : restauration hors-foyer, e-commerce, métissages des saveurs font désormais partie de notre quotidien. Des défis modernes auxquels répond une forme de design, qui existe depuis la création du Petit Lu : le design alimentaire.

Design alimentaire

Innovation et créativité sont les mots qui hantent les entreprises agroalimentaires. Avec une concurrence toujours plus rude et un consommateur exigeant, plus pressé mais pas moins concerné par sa santé, elles essayent d'évoluer au gré des modes et tendances. Si le plus simple est de créer un packaging original, le plus dur reste d'innover quant à la forme du produit. Le design dit « global » s'en charge.

Révolutionner le rapport du consommateur au produit, réinventer un lien intelligible entre le consommateur et ce qu’il mange, sont les défis du design alimentaire. « Les représentations mentales du produit vont affecter le choix du consommateur », explique Céline Gallen, enseignante-chercheuse, spécialiste des comportements alimentaires. En plus clair, transformer un produit peut avoir un effet indésirable. Le pain fait partie des intouchables : « S’il n’a pas la forme comestible traditionnelle, le pain n’aura qu’un usage occasionnel et festif », précise Céline Gallen.

Le design alimentaire n’a pas vocation à changer les traditions. « Il faut s’adresser au plus grand nombre, s’inspirer du langage du consommateur moderne », raconte Edouard Malbois, fondateur d’Enivrance, premier bureau de style alimentaire. Innover avec pour limite la compréhension : « Le consommateur est néophobe », ajoute-t-il. Il faut lui expliquer le bénéfice d’une transformation. Delacre a ainsi modifié la recette de ses gâteaux Delichoc, en supprimant les grains de sucre contenus dans sa croûte en chocolat. Les ventes ont chuté : le consommateur, cognitivement paresseux, n’en a pas compris l’intérêt !

A contrario, certains produits ont su capter le consommateur grâce à un « design global ». Le Lu Petit Déjeuner mène à l’époque sa révolution. Céline Gallen nous l’explique : « Le biscuit était culpabilisateur et appartenait au temps du goûter. Il a fallu lui donner un sens et l'expliquer au consommateur. » Forme ovoïde qui rappelle celle de la tartine, épis de blé dessiné qui rassure sur les bienfaits nutritionnels, nom donné au biscuit placé au rayon « Petit Déjeuner » des distributeurs … autant d’atouts qui en ont fait un essentiel de ce repas.

La réussite d’un produit dépend de son aptitude à transmettre le message voulu par son auteur. La donne se complique quand ce discours n’est pas perçu de la même façon, selon le contexte sociologique et la tendance. 10 bouteilles d’Actimel sont vendues chaque seconde dans le monde. La boisson lactée aux ferments actifs rapporte 10 milliard d’euros à Danone. A l’opposé, Essensis qui surfait sur la vague « cosmetofood » a été retiré des rayons. Ce yaourt Danone censé nourrir la peau, au packaging rose et argent, a effrayé le consommateur, qui n’a pas su déchiffrer le message. À Pauline Garnier, designer et consultante pour l’agence Make it Real, de conclure : « Si le produit ne marche pas, c’est que le consommateur ne l’a pas compris. Le designer repense alors la perception du produit pour lui redonner un intérêt. »

 

Les produits qui font mouche

La capsule Nespresso : choc esthétique, métallisation du café, opacité totale, plate-forme colorée et aromatique, nouvelle distribution. La marque a fait du café un moment d’émotion et de partage.

Le « M » de Mc Donald : burger urbain et civilisé créé pour déculpabiliser les femmes qui vont au fast-food. Le pain est esthétique, la sauce incorporée dans la viande ne coule plus, plus de tomates, plus de salade... Un succès pour cette édition limitée.

 

Design culinaire versus design alimentaire

Pour Édouard Malbois, « le design culinaire est une utopie artistique, c'est faire de l'aliment un art décoratif. » Éphémère et luxueux, il tient en deux mots : imagination et innovation. Ferran Adrià, grand chef espagnol en est le précurseur. Les adeptes ont vite suivi la tendance : pâtissiers, chocolatiers, épicerie fine … Les industries agroalimentaires s'en sont inspirées pour faire un design alimentaire plus proche des attentes du consommateurs.

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8 décembre 2010 3 08 /12 /décembre /2010 11:32

Il ne manquait plus qu’elle ! Après les restaurants, les épiceries … la grande distribution s’est laissée tenter par le phénomène du « manger local ». Des légumes et des fruits sur les étals des grandes surfaces, soigneusement récoltés dans des exploitations agricoles à moins de 30 km de votre magasin ? C’est fait et c’est grâce au collectif Petit Producteur.

Direct Producteur

Et si les locavores, cette tribu tout droit venue des Etats-Unis, vouant un culte suprême au local, pouvaient désormais s’approvisionner en grande surface ? Une idée, pas si saugrenue et qui fait son chemin, puisque la marque de distribution Carrefour en a fait son nouveau cheval de bataille. Le collectif Petit Producteur, associé à Carrefour, a ainsi créé la marque « Direct Producteur ». Le principe ? Proposer des fruits et des légumes frais, en vrac ou en panier, issus de productions locales, situées à moins de 30 km des 2 500 magasins associés.

C’est dire la petite révolution provoquée par cette association dans le monde de la grande distribution, ce géant qui, il y a encore quelques années, misait avant tout les prix de son offre alimentaire, pas forcément de qualité.

Désormais, les termes durable et local font aussi partie de ses priorités. Et pas seulement. Car travailler main dans la main avec les producteurs locaux signifie les sortir de l’anonymat, reconnaître leur activité, souvent noyée dans le système de livraison massive.

Inspiré directement des désormais célèbres Association pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne (AMAP), Direct Producteur, véritable soutien à l’agriculture locale, assure un engagement annuel envers chaque producteur associé. En contre partie, ces derniers, identifiés clairement sur chaque fruit ou légume vendu en grande surface, garantissent la qualité des produits aux consommateurs. Sélectionnés avec soins, cueillis mûrs à point et issus exclusivement d’un terroir de qualité – les producteurs s’engagent à pratiquer une agriculture raisonnée – les produits assurent aux consommateurs une alimentation de qualité.

Initiés dans six magasins Carrefour, en Bretagne et en Provence-Alpes-Côte d’Azur, la marque Direct Producteur trouvera petit à petit sa place sur les étals des 2 500 magasins de l’enseigne !

 

Retrouvez l'action du Petit Producteur ICI

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23 novembre 2010 2 23 /11 /novembre /2010 18:58

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Face à l'ampleur du phénomène culinaire sur Internet, j'ai voulu savoir quel est le leitmotiv de celles qui en tiennent les rennes. Trois blogueuses, de 20, 30 et 60 ans, nous ont donné leur avis sur la cuisine, sa transmission et le rôle qu'elle tient sur le Web. Sophie de Sophie Petite Cuisine, Cléa de Cléa cuisine et Mercotte de Mercotte cuisine nous livrent ainsi leur vision bien particulière de la cuisine française, une vision pas forcément propre à leur âge !

Selon vous, qu'est-ce-que la cuisine ?

Sophie : « La cuisine tient en un mot : le partage. »

Cléa : « Pour moi, la cuisine fait partie de notre quotidien, elle est nécessaire à notre vie. Elle consiste en manger chaque jour de manière saine et équilibrée. »

Mercotte : «Selon moi, la cuisine est synonyme de saisonnalité ! C'est celle qui fait la part belle au produit et qui respecte le plus possible le terroir local. J'aime la cuisine simple et goûteuse. Ce qui ne l'empêche pas d'être originale et inventive. Ce que je déteste le plus est la cuisine d'assemblage qui fait un usage excessif des produits industriels. » 

Quel rôle tient-elle au quotidien ?

Sophie : « Au quotidien, la cuisine alimente le rayonnement patrimonial de la France. Le fait qu'un adolescent dîne tous les soirs chez lui, autour d'une table, entretient la richesse culturelle du repas de famille. » 

Cléa : « Si la cuisine est nécessaire à notre quotidien, elle ne doit par pour autant oublier d'être ludique. La notion de plaisir est importante. Manger sain et équilibrée oui ! Mais tout en étant gourmand et en s'amusant.»  

Mercotte : «La cuisine au quotidien, c'est tout simplement l'identité d'un pays, d'une région. Fondée sur le partage et la transmission des valeurs, elle permet de s'ouvrir aux autres, aux traditions et d'en respecter le sens. »

Et les blogs culinaires, à quoi servent-ils ?

Sophie : « Les blogs transmettent le vrai amour de la cuisine. La blogueuse qui met en ligne des recettes qu'elle aime et qu'elle confectionne participe à la transmission de la gastronomie. Les blogs remettent les gens à table, freinent le développement des sorties au restaurant, des ventes à emporter : ils participent à la sauvegarde du repas du dimanche ! »

Cléa : « Internet est une source de connaissance et d'échange. Partager une recette c'est accepter l'idée d'avoir des avis, les bons comme les mauvais. Le blog culinaire est un livre de cuisine interactif. Un botin gourmand high tech. »

Mercotte : « Internet est un outil fédérateur et permet de rendre compte des valeurs essentielles attachées à notre terroir, à notre identité culinaire mais surtout d'en faire prendre conscience au plus grand nombre. En ce qu'il donne accès à une multitude de recettes, il participe à l'essor de la gastronomie, démocratise le savoir et le bien-manger pour tous. »

 

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Retrouvez le blog de Sophie, de Cléa et de Mercotte

www.sophiepetitecuisine.com

www.cleacuisine.fr

www.mercotte.fr

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